Deux belles journées en montagne au plus près des glaciers, voilà le grand moment du projet pour les jeunes mais aussi pour leurs éducateurs et éducatrices, qui les ont vu s’approprier le projet tout au long de sa construction. L’espoir est grand que tous ces jeunes dépassent leur faiblesses et profitent au maximum de ce grand moment. Ici nous racontons leur première journée dans le massif des Écrins.
Branle-bas de combat, tout le monde en montagne
Le départ de Claix est marqué d’un mélange d’excitation et de fébrilité. Un sac de couchage trop grand à mettre dans un sac à dos trop petit, des chaussures à la semelle un peu douteuse, un sac de sport bien trop grand et avec bien trop de choses transportées pour deux jours… 16 jeunes sont là, ainsi que 4 personnes de leur encadrement : un éducateur et une éducatrice spécialisés, un professeur des écoles et une enseignante en sport. Nous prenons 3 véhicules pour atteindre la petit village de La Grave, situé dans les Hautes-Alpes.
Waouhhhhh, mais ça n’a rien à voir avec les bulles de Grenoble … Se disent quelques jeunes, et même leur encadrement, en arrivant au pied du téléphérique. Il faut dire que quelques mètres après le départ, c’est 150 m de vide en dessous, d’autant plus impressionnant que le grand pic de la Meije s’élève tout là haut dans le ciel, près de 2500 m au dessus [1].
Le glacier de la Girose
Nous montons directement de 1400 m à 3200 m d’altitude. Les esprits sont un peu gourds là haut, du fait du manque d’oxygène, et du froid. Quelques jeunes, trahis par des yeux encore pleins de larmes, ont vécu une montée très difficile sur le plan émotionnel, tout en ayant surmonté l’épreuve. C’est là aussi une des leçons qui m’a rendu admiratif pour ces jeunes. Durant ces deux jours, il y a eu pas mal de difficultés, mais j’ai également toujours ressenti une envie de dépasser leur angoisses et leurs barrières psychologiques et/ou physiques, et peu se sont réellement plaints.
Quant au glacier de la Girose, il est toujours là dans l’adversité du changement climatique, et ça fait plaisir de le revoir. Le grand Pic de la Meije, moins menacé, est derrière nous, toujours tellement beau, élancé vers le ciel tel un lien entre la Terre et l’espace. Quelques échanges me permettent de constater que nos interventions au sein de l’IMPRO ont été entendues, écoutées. Ils et elles se rappellent très bien du fonctionnement d’un glacier, de la manière dont se forme cette glace, par acculumation de couches de neige successives qui se tassent sous leur propre poids. Ils se rappellent également bien du changement climatique qui fait fondre ce glacier de la Girose.
La suite de l’aventure en chemin vers le refuge …
[1] L’accès au téléphérique a été offert par la SATG. Merci à eux. Nous pouvons avoir des points de vue divergents sur la transition en montagne, mais il est important de se rapprocher pour permettre à tous et toutes d’y avoir accès.